Un prétendu éditeur découvre un mystérieux coffre rempli de manuscrits. C’est là le prétexte pour retracer les pas de personnages associés à la famille Ashfaq, issue de la bourgeoisie musulmane d’une ville indienne dévastée par les émeutes religieuses des années 1990.
Au fil des nouvelles de ce recueil, le lecteur voyage en Inde, en Birmanie, en Angleterre, en République tchèque, au Groenland, aux États-Unis et au Canada, de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. Il y découvre une gamme de personnages et de sociétés aux prises avec la violence et l’oppression. Pour en accentuer l’artifice littéraire, la plupart des nouvelles sont racontées par un narrateur ou une narratrice dans un style distinct qui explore les mille et une façons connues d’aborder les thèmes choisis. En empruntant la voix des opprimés, les narrateurs mettent à mal leur propre récit. Et en mettant en doute la lecture qu’en fait l’« éditeur », sa femme lève le voile sur l’embarras et les inclinations de son mari. Aussi persuasive soit cette logique de narration, le cadre qui régit l’ensemble joue sur la vraisemblance des histoires racontées.
Ce premier recueil de nouvelles signé Saidullah repousse les limites de la langue littéraire grâce à la parfaite maîtrise qu’en a son auteur, qui manie avec brio une multitude d’affects, d’émotions, de styles et de genres narratifs. Le Bonheur et autres troubles, œuvre hautement originale et remarquablement élaborée en un lacis de récits entrecroisés, saura plaire à tous ceux et celles qu apprécient la nouvelle et la fiction.
- This book is published in French.
Né à Ottawa en 1958 dans une famille de diplomates indiens, Ahmad Saidullah rentre en Inde à l’âge de six ans, puis passe quelques années en Arabie saoudite et en Suisse. De retour au Canada en 1976, il est successivement consultant lexicographe, réviseur de résumés de nouvelles commerciales et réviseur pigiste à Toronto, avant de s’établir comme consultant en communications. De 1996 à 2007, il dirige un organisme de financement de services sociaux à Hamilton. Lecteur assidu, c’est en 2004 qu’il commence à écrire sérieusement.